Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
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Substituts d'œufs végétaliens, cuir végétalien, produits cosmétiques non dérivés d‘animaux ? De plus en plus de personnes renoncent aux produits d'origine animale dans leur vie quotidienne. Le nouveau génie génétique permet la transformation de micro-organismes et de plantes en bioréacteurs afin qu’ils produisent des substances animales. L'engouement pour cette technologie est énorme. Le public cible est le groupe de jeunes consommateurs qui souhaitent des biens de consommation respectueux du climat et des animaux. Mais dans quelle mesure est-il judicieux de remplacer un système gourmand en capitaux et en ressources par un autre système qui demande tout autant de ressources, même si c'est sans souffrance animale et apparemment plus respectueux du climat ? Quels produits de substitution végétaliens peuvent être fabriqués à l'aide du génie génétique ? Avec quelles technologies ? Comment de tels produits sont-ils réglementés en Suisse ?
L‘ASGG s'est penchée sur de telles questions dans une fiche d'information et une étude plus détaillée.
Au Brésil, les bactéries génétiquement modifiées destinées à tuer les salmonelles pathogènes dans l'intestin peuvent être mélangées à la nourriture. Image : Shutterstock
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) a été chargée par la Commission européenne d'émettre un avis scientifique sur les nouvelles applications biotechnologiques des micro-organismes susceptibles d'être utilisés dans l'agriculture, l'alimentation humaine et l'alimentation animale. Le rapport est désormais disponible. Selon l'AESA, les directives d'essai existantes ne sont que partiellement applicables et doivent être améliorées pour pouvoir suivre le rythme des nouveaux procédés et de leurs applications. Selon l'AESA, les bactéries génétiquement modifiées (GM) devraient être soumises à une évaluation des risques plus précise avant leur dissémination. En outre, l'Autorité souhaite également examiner les risques liés aux micro-organismes issus d'autres processus de production, comme la mutagénèse aléatoire.
Une animation vidéo de l´ASGG montre comment le forçage génétique foncitonne et quels sont les risques qu'il comporte.
Des chercheurs américains et chinois ont réussi pour la première fois à modifier des plantes par forçage génétique. L'utilisation des nouvelles techniques génomiques (NTG) permet de manipuler les plantes directement dans l'environnement. Les chercheurs espèrent par exemple pouvoir utiliser cette technologie dans la lutte contre les «mauvaises herbes». Les gènes forcés sont des éléments génétiques qui sont transmis de manière disproportionnée – plus de 50% - à la descendance. L'objectif du forçage génétique est de modifier les populations naturelles. Le processus de modification génétique est ainsi transféré du laboratoire à l'environnement.
La culture du riz est une tradition en Italie. C'est dans le Nord du pays que se trouve la principale région européenne de production de riz. Image : Shutterstock
En Italie, un champ expérimental de riz génétiquement modifié, développé à l'Université de Milan en collaboration avec des chercheurs de Grande-Bretagne et d'Allemagne, a été détruit par des inconnus. "RIS8imo", tel est le nom de la version du riz italien Arborio dont le génome a été édité. Des chercheurs de Grande-Bretagne, d'Allemagne et d'Italie ont désactivé trois gènes du génome du riz à l'aide de CRISPR/Cas9 afin de rendre les plantes plus résistantes aux agents pathogènes, notamment au champignon de la brûlure du riz Pyricularia oryzae.