Séparation des mâles et femelles après éclosion. Photo: clipdealer

En aviculture, les poussins mâles issus de poules pondeuses ne génèrent pas de profit parce qu'ils ne pondent pas d'œufs et produisent peu de viande. Ils sont donc triés après éclosion et immédiatement éliminés soit par broyage ou par gazage au dioxyde de carbone. Ceci confronte les producteurs d'œufs et les consommateurs à un dilemme éthique : des milliards de poussins morts simplement parce qu’ils sont du mauvais sexe (environ 60 milliards par an dans le monde). Ce qui était auparavant largement ignoré doit maintenant être résolu en utilisant les nouvelles techniques de génie génétique.

Plusieurs méthodes pour reconnaître les embryons mâles dans l’œuf ont déjà été développées afin de trier les œufs avant l'éclosion. Actuellement, le seul moyen abordable de déterminer le sexe avant éclosion nécessite de percer l’œuf avec une aiguille, de prendre une petite quantité du contenu de l’œuf et d’y doser les oestrogènes, les hormones femelles. Selon la revue des producteurs suisses d’œufs et de volaille, la méthode la plus prometteuse pour déterminer le sexe de l’embryon consiste à mesurer la différence de diffusion de la lumière infrarouge à travers les vaisseaux sanguins dans les œufs mâles ou femelles, après avoir fraisé un trou dans l'œuf. Les œufs femelles sont rebouchés et incubés et les œufs mâles sont transformés industriellement. 

Des scientifiques australiens développent actuellement une autre technique basée sur des poules modifiées génétiquement par édition génomique CRISPR/Cas9. Le transgène introduit dans ces poules permet le marquage fluorescent des œufs contenant des mâles. Les œufs mâles sont donc fluorescents sous la lumière UV et sont écartés. Grâce à une particularité de la détermination du sexe chez les poulets, uniquement les œufs mâles issus des poules transgéniques sont génétiquement modifiés et doivent satisfaire à toutes les exigences légales pour être réutilisés.

En Suisse, Migros, dont une partie de sa production avicole provient maintenant de Hongrie, fait déjà l'éloge de la nouvelle technologie comme solution pour le triage des œufs. Dans le Migros Infomail d'avril 2018, elle écrit cependant que le chemin vers une utilisation commerciale sera long et que l'acceptation des consommateurs est importante. De nombreux consommateurs européens critiquent la présence d’aliments génétiquement modifiés dans leur assiette (Journal d’information – Février 2018). Tant qu’il y a des alternatives et que les aliments OGM sont déclarés comme tels en Suisse et en Europe, cette méthode n’est pas la bonne.

DOCUMENTS STOPOGM

  • StopOGM Infos 66
    Nouvelles techniques de modification génétique. Les mêmes promesses qu'il y a 20 ans
    Protéger les espèces à l'aide de manipulation génétiques ?

 

RAPPORT

Dialogue transatlantique des consommateurs, 2017

Commission d'éthique dans le domaine non humain :

Descriptions des techniques et risques

Prise de position de scientifiques

Expertises juridiques et régulation