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Selon le communiqué de presse de Testbiotech, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s'est prononcée en faveur de l'approbation de nouvelles variétés de maïs génétiquement modifié de Bayer (Monsanto). Dans son évaluation actuelle de janvier 2019, l'EFSA a soumis deux demandes d'autorisation pour deux maïs génétiquement modifiés (GM). Ces maïs ont été obtenus par croisements successifs pour qu’ils résistent à jusqu'à quatre groupes d’herbicides (glyphosate, glufosinate, 2,4-D et AOPP) et produisent jusqu'à six protéines insecticides. Les demandes de commercialisation concernent toutes les pays de l'UE. La Suisse n'est pas concernée.

Au fil des ans, la Commission européenne a approuvé des variétés de maïs génétiquement modifié résistantes aux herbicides ou produisant des insecticides, puis des variétés combinant les deux traits. Mais les deux nouvelles variétés autorisées représentent un sommet à la fois dans la résistance aux herbicides et dans le nombre de protéines insecticides produites. Par conséquent, ces plantes présenteront à la récolte non seulement des doses plus élevées d’insecticides mais aussi des résidus de plusieurs herbicides et adjuvants puisque les plants sont aspergés avec des mélanges spéciaux et des doses plus élevées d'herbicides. Les effets combinés des diverses toxines présentes dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux correspondants n'ont jamais été testés. En effet, la Commission européenne, l'EFSA et l'industrie estiment qu'il n'est pas nécessaire de procéder à des études précises sur les effets combinatoires.

« Au lieu de donner la priorité à la protection de la santé et de l'environnement, l'EFSA donne libre cours au commerce international et aux intérêts des entreprises », déclare Christoph Then pour Testbiotech. « Et bien que la majorité des États membres de l'UE et le Parlement européen se soient prononcés à plusieurs reprises contre de telles approbations, il est probable que la Commission européenne donnera à nouveau son feu vert. »

Des organisations comme Testbiotech souhaitent rendre obligatoires des tests plus détaillés en utilisant la voie de recours auprès des tribunaux de l'UE (procédure C-82/17 P). Malheureusement, selon une prise de position récente de l'avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne, il ne semble pas que la Cour ordonne d’enquête complémentaire. La décision finale est attendue en 2019.