30.06.2015 | Brevets

schimpanse

Le statut d'invention continue d'être revendiqué pour des animaux génétiquement modifiés. Illustration: Logan
 

L’Office européen des brevets (OEB) maintient deux brevets de la firme étatsunienne Intrexon qui revendiquent le statut d’invention pour des souris, des rats, des lapins, des chats, des chiens, des bovins, des chèvres, des porcs, des chevaux, des moutons et même des chimpanzés génétiquement modifiés. Testbiotech, avec le SAG et d'autres organisations, s'oppose pour des raisons éthiques à de tels brevets, qui représentent une incitation commerciale à l’expérimentation animale. Les opposants entendent maintenant faire recours contre la décision. Selon le fascicule du brevet (des brevets?), il s'agit de manipuler le patrimoine génétique de chimpanzés et d’autres animaux cités avec des gènes synthétiques produits entre autres sur le modèle du génome d’insectes. Cet ADN artificiel doit permettre de contrôler diverses fonctions des gènes.

«Ce cas de figure est un signal clair pour l’opinion publique, les investisseurs et les politiciens comme quoi il faut donner beaucoup plus de poids aux limites éthiques. Les animaux d’expérimentation génétiquement modifiés font aujourd’hui l'objet d'un commerce lucratif. Ils sont protégés par des brevets et sont promus massivement. En l’absence d’une législation claire, les sociétés continuent de réaliser un maximum de profit sur le dos des animaux», martèle Christoph Then pour Testbiotech.
Intrexon se voit elle-même comme «une entreprise de pointe dans le domaine de la biologie synthétique» et elle est active aussi bien dans l’agriculture que dans la recherche pharmaceutique. La société étatsunienne a acheté des entreprises qui clonent des animaux de rente et produisent des saumons génétiquement modifiés. Engagée également dans le domaine des arbres génétiquement modifiés, Intrexon a récemment repris la société Oxitec, qui prévoit l'introduction de mouches de l’olive génétiquement modifiées.

Lien externe: Testbiotech