Une contamination par du colza génétiquement modifié est quasi irréversible. Photo : Clipdealer
OGM : Pas de changement du modèle commercial en 20 ans
- Détails
- Mises en circulation
Pas d’amélioration de la tolérance des plantes à la sécheresse grâce au génie génétique. Photo : Fotolia
Pendant longtemps, l’industrie des OGM s’est limitée à seulement quelques espèces et quelques caractéristiques et pouvait être décrite par la devise "quatre plantes, quatre pays, deux caractéristiques". Quatre plantes (maïs, le soja, coton, colza), modifiées génétiquement pour résister aux herbicides et/ou produire une protéine insecticide, représentaient les plus grandes surfaces de cultures OGM au monde, réparties dans les quatre principaux pays exportateurs de céréales (USA, Canada, Argentine, Brésil). L’utilisation des nouvelles techniques de génie génétique, comme l’édition génomique et l’interférence à ARN, ont conduit à l’émergence de plus d’OGM, plus rapidement, dans tous les domaines du vivant. Il est donc temps de faire le point sur les OGM obtenus avant l’émergence des nouvelles techniques, par des techniques de génie génétique dites « classiques ». L'étude "Pas de révolution sur le terrain" de Christoph Potthof (Gen-ethisches Netzwerk) examine si la situation a changé de manière significative plus de 20 ans après la première culture commerciale de plantes génétiquement modifiées.
La pétition sur les nouvelles techniques de modification génétique a été déposée à la Chancellerie fédérale
Isabelle Chevalley, Martina Munz und Regina Fuhrer à la remise de la pétition à Berne. Photo: Ex-Press
La pétition «Les nouvelles techniques de génie génétique doivent être soumises à la loi sur le génie génétique !» a été déposée aujourd'hui à la Chancellerie fédérale accompagnée d’une palette colorée de produits agricoles. Depuis mars, plus de 30’000 personnes ont signé la pétition lancée par l'Association des petits paysans, l'Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (ASGG) et la Schweizer Allianz Gentechfrei (SAG). Cette revendication s’adresse au Conseil fédéral, qui décidera cette année du statut juridique de ces nouvelles techniques, ainsi qu’aux deux chambres du Conseil National et du Conseil des États.
L’Allemagne revoit sa position sur le colza OGM suite à la décision de la CJUE
L'Office fédéral allemand pour la protection des consommateurs et la sécurité alimentaire (BVL) est revenu sur sa décision de ne pas soumettre à loi sur le génie génétique une variété de colza, rendue résistante aux herbicides par mutagénèse dirigée par oligonucléotides (OgM). Ce revirement fait suite à un appel de cette décision par une alliance d’associations agricoles et environnementales devant les tribunaux allemands et suit le récent arrêt de la Cour de Justice Européenne (CJUE) qui considère toute plante produite par de nouvelles techniques de génie génétique comme soumise à la loi sur le génie génétique. L'abrogation de la décision du BVL sur le colza CIBUS est un succès pour la sélection de semences, l'agriculture et la production alimentaire sans OGM.
La précision de l’édition génomique remise en cause
CRISPR/Cas peut se transformer en hache, causant de larges dommages au génome. Image: Clipdealer
Les ciseaux moléculaires CRISPR/Cas servent à découper l’ADN. Ces outils sont très populaires pour créer de nouveaux OGM, tant pour insérer de nouveaux gènes (transgénèse) que pour modifier des gènes existants (mutagénèse). Les ciseaux moléculaires sont souvent comparés par les scientifiques comme des scalpels de haute précision. Une récente étude révèle que CRISPR/Cas peut se transformer en hache, causant de larges dommages au génome, comme l’élimination d’un ou plusieurs gènes. Ces dommages sont suffisants pour augmenter les risques de cancer.
Décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur le statut juridique des nouvelles techniques de génie génétique
Les organismes produit par mutagénèse sont des OGM, mais la CJUE laisse une certaine liberté aux États lors l’application de cette directive.
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a commenté le statut juridique des nouvelles techniques de génie génétique. Elle recommande de considérer les OGM obtenus par transgénèse ET mutagénèse comme des OGM et « que les risques liés à l’emploi de ces nouvelles techniques de mutagenèse pourraient s’avérer analogues à ceux résultant de la production et de la diffusion d’OGM par voie de transgenèse ». La Commission européenne et les États membres de l'UE doivent maintenant décider comment appliquer cette nouvelle réglementation et quels moyens seront investis pour la respecter.
Les détaillants alimentaires allemands exigent une réglementation claire des nouvelles techniques de génie génétique
Culture de plantes en laboratoire. Photo : Fotolia
Les principaux détaillants alimentaires allemands et autrichiens, tels qu'EDEKA, Lidl, REWE et SPAR, ont lancé un appel urgent à la Commission européenne dans une lettre ouverte. Celle-ci devrait classer et réglementer les processus du nouveau génie génétique et les produits qui en résultent en tant qu'organismes génétiquement modifiés (OGM) conformément à la législation de l'UE sur le génie génétique. Afin de protéger les consommateurs et l'environnement, les nouvelles techniques de génie génétique – tout comme les techniques existantes - devraient faire l'objet d'une solide évaluation des risques avant d'être approuvées pour la culture ou la consommation. La traçabilité totale et l'étiquetage doivent également être garantis afin de garantir la liberté de choix des consommateurs. Il est important qu’un débat public sur ces questions ait aussi lieu en Suisse afin de faire réagir les détaillants locaux.