Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Fin août, l'ASGG, le SAG et les petits paysans ont soumis au Conseil fédéral une pétition signée par 30'000 personnes, demandant que les nouveaux procédés de génie génétique soient soumis à la loi sur le génie génétique en vigueur.
Lors de sa séance du 30 novembre 2018, le Conseil fédéral a pris acte et discuté le rapport d’analyse sur les nouvelles techniques de génie génétique, réalisé par le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) et le Département fédéral de l'économie, de l'enseignement et de la recherche (DFI). La biotechnologie s'est développée rapidement depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le génie génétique en 2004, écrit le Conseil fédéral dans son communiqué de presse. Avec de nouvelles méthodes et technologies - telles que les ciseaux à ADN CRISPR/Cas - le génome d'un organisme peut être modifié plus facilement. Ce qui transparait dans le communiqué est que ces techniques seront soumises à la loi existante sur le génie génétique mais leurs produits pas toujours désignés comme organismes génétiquement modifiés.
Le forçage génétique permet à une modification génétique d’être imposée à l’ensemble de la descendance d’une espèce se reproduisant de manière sexuée
La Convention sur la diversité biologique demande aux gouvernements de conduire une évaluation des risques stricte et d’obtenir le consentement des populations locales avant toute potentielle dissémination d’organismes génétiquement forcés. La société civile demandait quant à elle l’instauration d’un moratoire. Cette nouvelle technologie a pour particularité de pouvoir altérer des écosystèmes profondément en éradiquant des espèces.
Le forçage génétique à l'assaut de l'agriculture. Image: ETCgroup
Les géants de l’agrochimie ont d’abord modifié les plantes qui constituent la base de notre alimentation et de celles de nos animaux de rente. Maintenant que les consommateurs ne veulent plus manger d’aliments modifiés génétiquement, ces mêmes compagnies s’intéressent à modifier le reste de l’écosystème agricole – les mauvaises herbes, les insectes nuisibles et les pollinisateurs. Une des technologies qui leur permettra d’atteindre ce but est le forçage génétique. Le récent rapport d’ETCgroup sur le forçage génétique liste les futures applications de cette technologie en agriculture et dénonce les dérives et les risques environnementaux qui lui sont associés. Cette technologie et ses applications dans l’agriculture seront au centre des discussions de la convention sur la biodiversité de cette semaine.
Le forçage génétique représente un danger pour l’environnement. Image: Fotolia
Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de l'environnement, Svenja Schulze, plusieurs organisations allemandes ont fait part de leurs préoccupations concernant les organismes génétiquement modifiés par la technologie du forçage génétique. Ils ont appelé à des mesures efficaces contre la propagation incontrôlée de ces organismes. En réponse à cette lettre, le ministère fédéral de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sûreté nucléaire a également adopté une position critique face à cette nouvelle technologie.