Animaux de rente GM

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Image: www.lid.ch

Les chercheurs ont transformé génétiquement et/ou cloné des mammifères (animaux de rente, animaux de compagnies, animaux de laboratoire), des oiseaux, des poisons et des insectes.
Beaucoup d'animaux transgéniques (AT) (surtout des souris) sont utilisés en laboratoire pour la recherche médicale, mais la plupart des autres AT sont toujours au stade de développement. Des animaux de ferme ont été modifiés pour produire du lait contenant des médicaments ou pour améliorer la qualité de la viande. Les animaux de compagnies pour les rendre fluorescent (goldfish) ou pour diminuer leur potentiel allergique (chats).
Le premier animal susceptible d'être commercialisé comme nourriture est le saumon GM qui est en attente d'autorisation aux USA.
Des millions de moustiques sont relâchés au Brésil par la compagnie anglaise Oxitec dans un objectif de réduire les populations de moustiques transmettant la Dengue. La compagnie planifie le relâché d'insectes transgéniques ravageurs de cultures comme la mouche de l'olivier ou des fruits.
Les incertitudes liées à cette thématique concernent le bien-être animal (en particulier pour les mammifères) et les impacts complexes et non prédictibles sur les écosystèmes et les espèces sauvages apparentées. Il y a aussi des incertitudes relatives à l'introduction de lait ou de poissons dérivant d'animaux GM dans la diète humaine et de la contamination des filières alimentaires par des insectes GM s'ils sont utilisés dans l'agriculture.

Malgré les succès annoncés initialement dans la recherche des biotechnologies, le génie génétique n'a pas encore rempli les attentes dans le domaine des animaux de rente. Il n'y a pas d'animaux de rente produisant du lait, de la viande ou des œufs pour l'alimentation humaine. La science n'a pas encore réussi à trouver des gènes économiquement intéressants que l'on pourrait introduire dans le génome d'animaux de rente. De plus, les techniques pour transférer des gènes restent très inefficaces. Les seules demandes de commercialisation d'animaux transgéniques concernent des poissons. Selon différentes sources, environ 35 espèces de poissons – dont des truites, des carpes, des saumons et des cabillauds – auraient été génétiquement modifiées.

StopOGM rejette par principe l'intervention génétique sur les animaux. La manipulation du génome d'animaux de rente est une instrumentalisation des animaux qui se justifie principalement par des objectifs économiques : produire plus, plus rapidement et moins cher. Mais la production d'animaux transgéniques est très inefficace et liée à un énorme gaspillage d'animaux. De plus, les animaux transgéniques subissent généralement des atteintes à leur morphologie, c'est-à-dire à leur santé.

La création d'animaux de rente transgéniques sert notamment à des fins agricoles, c'est-à-dire à la production animale, pharmaceutiques ou pour la xénotransplantation. Dans la recherche médicale, on utilise surtout des souris et des rats, mais il est également possible d'utiliser des animaux de rente pour la recherche (cf. Animaux dans la médecine).

Dans le domaine de l'agriculture, il y a un intérêt à utiliser des gènes étrangers à l'espèce pour la sélection génétique. Ainsi, des animaux avec une modification génétique optimale seraient ensuite clonés, c'est-à-dire multipliés, afin de disposer d'individus génétiquement identiques.

L’objectif de la manipulation génétique pour le domaine pharmaceutique, le Pharming – mot-valise provenant des mots farming (agriculture) et pharmaceutical (pharmaceutique) consiste à utiliser les fluides organiques d’animaux génétiquement modifiés pour produire des médicaments à faible coût. En ce moment, les mamelles sont les bioréacteurs préférés chez les animaux, les œufs de poules sont envisagés pour la production de vaccins et le sang servira à isoler des protéines sanguines. L’urine ou le sperme sont également intéressants en ce qui concerne la sécrétion de substances actives. Le taureau Herman était le premier animal de rente dont les gènes ont subi une manipulation à des fins pharmaceutiques. Il était destiné à produire de la lactoferrine, une substance active présente dans le corps humain. Dans l’UE, un médicament développé à partir de la technologie transgénique est autorisé. Le médicament, l’ATryn, contient de l’antithrombine, un anticoagulant normalement présent naturellement dans le sang humain. Au cours des dernières années, une concurrence du Pharming s’est très rapidement développé : les pharmacrops.

Mai 2011

Depuis janvier 2009, les animaux transgéniques sont autorisés aux États-Unis par une directive de l‘agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food an Drug Administration, FDA). Un article du Journal of Agricultural and Environmental Ethics discute du bienêtre de ces animaux.

Septembre 2009

Dans un article du journal New Scientists, Adam Shriver de l’Université Washington à Saint-Louis (Missouri) présente sa vision d’animaux sans douleur grâce au génie génétique. Son idée : désactiver les gènes qui jouent un rôle dans la sensation de douleur dans le cerveau des animaux de rente. Dans l’absence de ces gènes, certains processus responsables de transformer une perturbation sensorielle en douleur dans le cerveau seraient bloqués ; l’animal ressentirait encore la douleur, mais en serait beaucoup moins affecté. Pour l’heure, il n’est pas encore clair quels gènes désactiver. Mais Shriver est convaincu que les scientifiques sont sur le bon chemin.

Février 2009

L’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and Drug Administration, FDA) autorise la commercialisation du premier médicament issu d’animaux de rente transgéniques. Il s’agit de l’ATryn de l’entreprise GTC Biotherapeutics, une variante d’une protéine anticoagulante normalement présente naturellement dans le corps humain (antithrombine). Des chèvres ont été génétiquement modifiées pour produire cette protéine dans leur lait. La préparation est utilisée dans la prévention contre la thromboembolie veineuse dans les patients qui doivent subir une opération et qui sont atteints d’une déficience d’antithrombine.

Novembre 2005

L’initiative pour la protection génétique de StopOGM - SAG (échec lors de la votation populaire de 1998) demandait une interdiction générale des animaux transgéniques. Par contre, le moratoire de «l’ initiative pour des aliments produits sans manipulations génétiques » (succès lors de la votation populaire de 2005) se limitait aux animaux de rente. En ce qui concerne les animaux, le moratoire s’étend sur l’utilisation d’animaux génétiquement modifiés destinés à la production d’aliments et d’autres produits agricoles. Par « animaux », cette initiative entend toutes les espèces, y compris les invertébrés, et ne se limite pas aux vertébrés comme c’est le cas de l’article 9, LGG. Ainsi, le moratoire comprend aussi des auxiliaires qui sont utilisés dans l’agriculture, par exemple, les abeilles. Ces auxiliaires sont également soumis au moratoire, lorsqu’ils sont utilisés à des fins agricoles et gardés dans des systèmes fermés.

Janvier 2004

Avec la mise en vigueur de la loi sur le génie génétique (LGG), l’article 9 règle la modification du patrimoine génétique des vertébrés : « La production et la mise en circulation de vertébrés génétiquement modifiés n’est autorisée qu’à des fins scientifiques, thérapeutiques ou de diagnostic médical ou vétérinaire ». Ainsi, les animaux de rente transgéniques sont interdits dans l’agriculture suisse. Toutefois, la viande importée n’est pas couverte par l’article 9, LGG et la déclaration de produits résultant d’une alimentation d’animaux de rente avec des fourrages transgéniques ne sont pas réglés par cette interdiction (cf. alimentation pour animaux).

Juin 1998

L’initiative pour la protection génétique de la SAG demande entre autres une interdiction d’animaux génétiquement modifiés. En 1998, cette initiative est rejetée par deux tiers de la population suisse. Dans la procédure Gen-Lex, la SAG s’engage, en guise de compromis, en faveur d’une politique restrictive en matière de manipulation génétique avec des animaux dans la médecine et elle demande une prise en considération de la dignité de la créature.