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Culture en laboratoire de l’arabette des dames (Arabidopsis thaliana), un modèle standard pour l’étude de la génétique des plantes  Photo: clipdealer

Une étude réalisée du Salk Institute aux Etats-Unis montre que le processus de modification génétique des plantes est plus nocif que précédemment démontré tant au niveau du génome que de l’épigénome. Ainsi, l’étude montre en détails comment l’insertion d’un nouveau gène dans une plante n’est possible au prix de l’insertion simultanée de nombreuses copies et de fragments d’ADN étranger au hasard dans le génome de la plante. Au lieu de précision, il est donc question de modifications complexes du génome qui expliquent la difficulté d’adaptation des plantes OGM en plein champ.

Les partisans des plantes transgéniques vantaient à l’époque la capacité des scientifiques à insérer de manière précise un gène unique dans les plantes afin de créer de nouvelles variétés brevetées. Depuis, il est reconnu que l’insertion d’un gène nouveau entraîne des effets indésirables graves sur le génome de la plante comme l’insertion simultanée de nombreuses copies et de fragments d’ADN étranger, provenant notamment du cargo ADN-T servant à introduire le gène nouveau dans la plante.

Cette nouvelle étude détecte avec une précision inégalée plusieurs insertions complètes ou partielles de séquences d'ADN étranger ainsi que de nombreux réarrangements du génome de la plante dû au génie génétique. En outre, des modifications épigénétiques importantes sont constatées. L’épigénome est constitué des modifications à l’ADN qui régulent l’expression des gènes. Il est sensible au stress et aux influences environnementales et gouverne une partie importante de l’adaptation des plantes à leur environnement. Ainsi, des modifications importantes de l’épigénome nuisent à la capacité d’adaptation des plantes OGM au stress environnementaux. Cette étude constate une modification complexe de l’épigénome aux sites où des nouveaux bouts d’ADN se sont insérés et démontre que des modifications épigénétiques peuvent être à l’origine de la modification de l’expression du transgène.

L'étude exemplifie les dégâts causés par l’introduction d’un gène nouveau par les méthodes actuelles de transgénèse ou de cisgénèse. Elle démontre aussi qu’à l’aide des nouvelles techniques de cartographie et de séquençage de l'ADN, l'étendue et la nature réelle des dommages causés par la manipulation génétique peuvent être identifiées. Si la volonté y est, des méthodes existent pour inventorier les modifications involontaires de l’ADN apportées au génome ou à l’épigénome par les anciennes ou les nouvelles techniques de génie génétique.