Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
ASGG Infos n° 95 – Février (pdf)
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
Emballage de pommes de terre GM développées par le Dr. Caius Rommens. Photo: GMO free USA & GM watch
Le Dr Caius Rommens a travaillé pour Monsanto puis est devenu chef du développement des pommes de terre génétiquement modifiées (GM) chez Simplot avant de devenir un critique des OGM. Il explique dans un livre paru au début du mois pourquoi nous devrions nous méfier des produits qu'il a créés et retrace son histoire peu commune. Dans son livre, le Dr Rommens souligne que les pommes de terre OGM, actuellement commercialisées aux États-Unis, sont susceptibles d'accumuler au moins deux toxines qui sont absentes des pommes de terre normales.
La Suisse est depuis 2005 sans OGM sur décision de son parlement. Image : SAG
La régulation des OGM en Suisse n’a jamais été décidée par des juges étrangers, au contraire de ce qui est suggéré dans le tout-ménage envoyé par le comité de l’initiative contre l’interférence des juges étrangers dans le droit suisse (initiative contre le droit international). Le moratoire sur les OGM en vigueur en Suisse depuis 2005 est une solution inédite en Europe, décidée par la majorité des parlementaires suisses qui ont su écouter la voix de la population. La prolongation du moratoire jusqu’en 2021 a encore été soutenue par une majorité de parlementaires en 2017. Le message envoyé par le comité d’initiative contre le droit international est donc trompeur.
Le forçage génétique représente un danger pour l’environnement. Image: Fotolia
Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de l'environnement, Svenja Schulze, plusieurs organisations allemandes ont fait part de leurs préoccupations concernant les organismes génétiquement modifiés par la technologie du forçage génétique. Ils ont appelé à des mesures efficaces contre la propagation incontrôlée de ces organismes. En réponse à cette lettre, le ministère fédéral de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sûreté nucléaire a également adopté une position critique face à cette nouvelle technologie.
Un transgène rouge se propage dans une population de moustiques par forçage génétique. Image adaptée de GRAIN
À l’occasion de la Journée mondiale de l'alimentation, une coalition d’organisations, dont nous faisons partie, a appelé à un moratoire mondial sur l’utilisation du forçage génétique (en anglais, gene drive). Le moratoire s’applique tant à la recherche appliquée qu’aux disséminations expérimentales afin de stopper la pollution génétique incontrôlable d’espèces sauvages par forçage génétique. Un rapport sur les applications du forçage génétique, rédigé par ETC group et la fondation Heinrich Böll, accompagne cet appel au moratoire et démontre que cette technologie est, avant tout, un outil d’élimination des organismes identifiés comme nuisibles. Comme les pesticides, cet outil sera donc plus utilisé dans le but de générer des profits financiers pour l’agro-industrie que de contrôler la transmission des maladies tropicales.
Pas d’amélioration de la tolérance des plantes à la sécheresse grâce au génie génétique. Photo : Fotolia
Pendant longtemps, l’industrie des OGM s’est limitée à seulement quelques espèces et quelques caractéristiques et pouvait être décrite par la devise "quatre plantes, quatre pays, deux caractéristiques". Quatre plantes (maïs, le soja, coton, colza), modifiées génétiquement pour résister aux herbicides et/ou produire une protéine insecticide, représentaient les plus grandes surfaces de cultures OGM au monde, réparties dans les quatre principaux pays exportateurs de céréales (USA, Canada, Argentine, Brésil). L’utilisation des nouvelles techniques de génie génétique, comme l’édition génomique et l’interférence à ARN, ont conduit à l’émergence de plus d’OGM, plus rapidement, dans tous les domaines du vivant. Il est donc temps de faire le point sur les OGM obtenus avant l’émergence des nouvelles techniques, par des techniques de génie génétique dites « classiques ». L'étude "Pas de révolution sur le terrain" de Christoph Potthof (Gen-ethisches Netzwerk) examine si la situation a changé de manière significative plus de 20 ans après la première culture commerciale de plantes génétiquement modifiées.
Isabelle Chevalley, Martina Munz und Regina Fuhrer à la remise de la pétition à Berne. Photo: Ex-Press
La pétition «Les nouvelles techniques de génie génétique doivent être soumises à la loi sur le génie génétique !» a été déposée aujourd'hui à la Chancellerie fédérale accompagnée d’une palette colorée de produits agricoles. Depuis mars, plus de 30’000 personnes ont signé la pétition lancée par l'Association des petits paysans, l'Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (ASGG) et la Schweizer Allianz Gentechfrei (SAG). Cette revendication s’adresse au Conseil fédéral, qui décidera cette année du statut juridique de ces nouvelles techniques, ainsi qu’aux deux chambres du Conseil National et du Conseil des États.